09-11-2016 Métier

Le maître jardinier 2015 présente son "jardin showroom"

Sylvère FOURNIER, MAITRE JARDINIER 2015, a fait renaître le jardin qui l'a mené à la victoire lors du Carré des jardiniers 2015. Aujourd’hui, près d’Avignon, son jardin est devenu un showroom. Comment faire un showroom qui séduira vos prospects ? Quelle approche commerciale Sylvère a-t-il choisie pour séduire ses clients ? Etre Maitre jardinier, est-ce un atout dans le développement de sa clientèle ? Il nous reçoit et nous répond dans son jardin…  

Structure de la page
Éditeur de texte

Sylvère FOURNIER, MAITRE JARDINIER 2015, a fait renaître le jardin qui l'a mené à la victoire lors du Carré des jardiniers 2015. Aujourd’hui, près d’Avignon, son jardin est devenu un showroom. Comment faire un showroom qui séduira vos prospects ? Quelle approche commerciale Sylvère a-t-il choisie pour séduire ses clients ? Etre Maitre jardinier, est-ce un atout dans le développement de sa clientèle ? Il nous reçoit et nous répond dans son jardin…  

Bonjour Sylvère ! Vous avez transposé le jardin qui vous a sacré MAITRE JARDINIER 2015 ici, sur votre exploitation de Châteaurenard, au sud d’ AVIGNON. Quel est le but de ce jardin, c’est un showroom ?

Oui en effet ! Nous avons eu l’opportunité d’obtenir un terrain à 300m de la jardinerie sur un axe très fréquenté (40 000 véhicules/jour). Sur ce terrain d’environ 1000 mètres carré, nous présentons tout notre savoir-faire à travers différentes mises en scène, jardin sauvage, provençal, contemporain, aquatique… Nous avons profité, après un an « placé au placard », de faire renaitre le Jardin Enjoué. Avec quelques modifications et une exubérance végétale moins importante qu’à PAYSALIA, nous avons fait revivre ce jardin…cette fois pour longtemps !

Quels conseils donneriez-vous à tout entrepreneur paysagiste qui aimerait également installer un "jardin showroom" sur son exploitation ? Quelles sont les bonnes questions qu’il doit se poser ?

J’avais déjà réalisé un showroom d’environ 300 mètres carré à la jardinerie et pu m’apercevoir que l’impact était saisissant. Nos clients se projettent plus facilement à travers les différentes mise en scènes, ça les rassurent de voir de vrais jardins et « pas que des photos »! Pour qu’un showroom soit réussi, il faut bien marquer les styles de jardin proposés (provençal, contemporain, exotique…), montrer un maximum de savoir-faire (menuiserie, maçonnerie..), tout en gardant une harmonie d’ensemble. Mais aussi réaliser des aménagements pour différents portefeuilles, rester cohérent avec la palette végétale en choisissant des végétaux acclimatés aux régions, et y mettre une petite touche d’originalité !  

Sylvère, vous vous démarquez avec ce showroom, avec vos jardins, mais aussi par votre look qui peut surprendre ! Alors, je me demande si vous avez des arguments « qui font mouche »? En un mot, comment vous démarquez-vous dans votre approche commerciale…une botte secrète peut-être ?

Je ne pense pas avoir d’arguments « type ». La base de la relation avec mes clients est la confiance et l’honnêteté. Je ne fais pas qu’écouter le client, j’essaie surtout de lui apporter un autre regard sur son futur jardin en étant le plus cohérent avec ses besoins, l’architecture, l’habitation, le choix des végétaux et matériaux. C’est souvent mon approche architecturale du jardin qui plait, et je place toujours une petite touche d’originalité. Je propose toujours dans mes conceptions plusieurs alternatives (plan budget). Surtout, je leur précise que si le projet plait, et que c’est une histoire de budget, alors il vaut mieux attendre un peu pour remplir les caisses… « On n’a pas une Ferrari au prix d’une Twingo » Un jardin se réfléchit, plus on prendra son temps pour le concevoir, plus il sera abouti. Souvent, des devis me reviennent un an, voir 2 ans après… C’est là qu’on se dit qu’on a gagné leur confiance…  

Toujours dans l’esprit de la recherche des besoins de vos clients Sylvère, existe-t-il un jardin idéal, à quoi ressemble-t-il ?

Le jardin est idéal lorsque nous l’avons adapté aux besoins et aux souhaits de nos clients. En général, ils veulent un jardin beau toute l’année, fleurit à la belle saison, un peu de fruits, peu d’entretien, du gazon, des coins intimes à vivre en famille avec un léger retour vers le potager… Pour ma part, je les dirige vers des jardins les plus écologiques possible. Je choisis des végétaux les plus simples, voir sauvages, des matériaux les plus locaux possible, je limite les surfaces engazonnées, j’utilise du BRF... Pour finir, s’il y avait un « jardin idéal », ça serait tout simplement…les paysages qui nous entourent.  

Il y a un an Sylvère, vous sortiez grand gagnant du CARRE DES JARDINIERS. La profession vous élisait MAITRE JARDINIER, en quoi ce concours, cette aventure, ont changé votre parcours de paysagiste ?

Cette aventure m’a permis de sortir de l’ombre, d’être reconnu dans le monde du paysage, d’être plus confiant sur les projets que je traite, et de proposer encore un peu plus d’originalité dans mes conceptions. Ça rassure énormément mes clients tout en gagnant leur confiance. On traite davantage de projets avec des budgets plus importants. La mise en avant dans les médias est aussi une satisfaction ! Et de plus l’opportunité d’exposer…à Jardins Jardin…  

Merci « Monsieur Le Maître Jardinier » !  

Journaliste Franck PROST