16-12-2014 Métier

Pour les entreprises du paysage, certains indicateurs sont au vert

Pour sa 47ème édition, le Congrès de l’Unep – les entreprises du paysage – s’était installé les 23 et 24 octobre à Toulouse pour deux jours d’échanges collectifs et de partage autour des grands enjeux de la profession. Des personnalités qualifiées, des représentants locaux et nationaux et des entrepreneurs du paysage de la France entière ont assisté à la manifestation. Comment vont les entrepreneurs du paysage ? Quelles sont leurs difficultés ? Quel rôle l’UNEP veut-elle tenir à leur côtés ? Rencontre avec Catherine MULLER, présidente de l’UNEP. 

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Pour sa 47ème édition, le Congrès de l’Unep – les entreprises du paysage – s’était installé les 23 et 24 octobre à Toulouse pour deux jours d’échanges collectifs et de partage autour des grands enjeux de la profession. Des personnalités qualifiées, des représentants locaux et nationaux et des entrepreneurs du paysage de la France entière ont assisté à la manifestation. Comment vont les entrepreneurs du paysage ? Quelles sont leurs difficultés ? Quel rôle l’UNEP veut-elle tenir à leur côtés ? Rencontre avec Catherine MULLER, présidente de l’UNEP. 

Bonjour Catherine MULLER Plus de 250 adhérents de l'Unep ont fait le déplacement pour participer au Congrès de l'Unep, une belle mobilisation pour la filière, comment vont nos entrepreneurs paysagistes ?

Ce rassemblement est important pour nos adhérents. Il est l’occasion unique, tous les 2 ans, de se retrouver et de partager difficultés mais aussi bonnes pratiques, le tout dans la convivialité. Nous avons souhaité un Congrès sur le thème de l’innovation. Il nous paraît primordial de doter nos adhérents des clés pour le développement et la pérennité de leur métier : l’innovation en est indéniablement une. Comment vont les entrepreneurs du paysage ? Ils sont inquiets. Le marché est porteur mais les entreprises sont démunies face à la surenchère réglementaire. Elles subissent en effet de plein fouet l'accumulation de nouvelles dispositions règlementaires inutiles et inadéquates pour le bon développement du secteur : péage de transit, compte pénibilité, coût du travail... Leurs craintes portent également sur la commande publique aujourd’hui stoppée. Tous les 6 ans, suite aux élections municipales, ce ralentissement est remarquable ; il est cependant d’autant plus anxiogène en temps de crise. Nous restons donc très attentifs aux signes de reprise. L’Unep s’attache à sensibiliser toujours plus les décideurs publics à ces enjeux car le paysage est un acteur social, économique et environnemental central, c’est ce que nous ne cesserons de défendre.

Sylvia Pinel ministre du Logement et de l’Égalité des territoires a lancé durant le Congrès (par vidéo interposée) un appel aux entreprises du paysage. Elle témoigne de l’action du gouvernement en faveur du BTP. « quand le bâtiment va, tout va!.. » dit-on, alors, êtes-vous confiante sur des retombées prévisibles pour nos métiers du jardin et du paysage ?

Le secteur du bâtiment est désormais en difficulté : selon les chefs d’entreprise du bâtiment interrogés en octobre 2014, le climat des affaires reste morose. L’indicateur qui le synthétise perd de nouveau un point par rapport au mois précédent. Il atteint son plus bas niveau (depuis 1997, nettement en dessous de sa moyenne de long terme.) L’indicateur de retournement se situe en zone défavorable. A s’en tenir à ce constat, les retombées prévisibles pour nos métiers du paysage seraient alors à craindre. Cependant, pour les entreprises du paysage, certains indicateurs sont au vert. Le plan paysage ainsi que le plan « Santé-environnement » présentés par Ségolène Royal devant le conseil des Ministres le 25 septembre et le 13 octobre derniers ouvrent des perspectives pour nos entreprises. Ces deux plans réinscrivent le rôle social des entreprises du paysage qui contribuent au bien-être des français et replace « la valorisation des effets positifs de la nature en ville » au cœur des préoccupations. Comme le rappelle Sylvia Pinel dans son discours adressé aux adhérents de l’Unep à l’occasion du 47ème Congrès, « la relance du BTP doit être qualitative. Les espaces verts ne doivent plus être considérés, dans nos politiques d’aménagement, comme une simple variable d’ajustement. » Les entrepreneurs du paysage et notamment les Experts Jardins sont en mesure de répondre au défi de concevoir autrement l’aménagement des villes et des espaces ruraux. Il s’agit que les compétences des professionnels du paysage soient associées à celles des professionnels du bâtiment pour dynamiser le secteur.  

Je rappelle que vous êtes Membre du Bureau de l’Unep depuis 2006 et Directrice générale de l’entreprise Thierry Muller Espaces Verts, vous êtes donc « sur le terrain » depuis plus de 15 ans, après une première année de mandat à la tête de l’UNEP, et à l’écoute de ses adhérents, quelles vont être vos priorités d’action pour 2015 ?

La stratégie que j’ai engagée depuis ma prise de fonction en temps que présidente de l’Unep – les entreprises du paysage – compte 3 chantiers prioritaires. En premier lieu promouvoir la diversité des entreprises du paysage et de leurs marchés, et ce pour une reconnaissance plus large de nos savoir-faire. Cette promotion doit nous permettre de défendre à la fois nos marchés et nos marges. Dans un deuxième temps il nous faut apporter de la valeur ajoutée aux clients de nos entreprises en accompagnant toujours plus les acteurs du secteur vers la professionnalisation de leurs pratiques. Cela doit passer par l’innovation et l’appropriation, par tous, des règles professionnelles du paysage dont la vocation est de devenir incontournables. Nos clients doivent en effet pourvoir compter sur de vrais professionnels, de vrais Experts Jardins. Enfin, j’ai décidé de renforcer l’action en faveur de la biodiversité et du développement durable. La mise en œuvre des actions nécessaires pour répondre à ces priorités permettra de faire des entreprises du paysage des acteurs incontournables de l’économie verte. C’est un projet à construire avec les différents acteurs de la filière en particulier les pépiniéristes, pour travailler plus efficacement. Depuis un an, j’ai eu le plaisir d’aller à la rencontre des adhérents de l’Unep. Je me rends compte de leur ferveur et de la passion qui les anime pour ce métier. Ma priorité est de remettre l’adhérent au centre des préoccupations de l’Unep pour l’accompagner au plus près, dans tous les aspects. Notre mission est de leur fournir les clés d’un développement pérenne et d’un pilotage de l’entreprise performant.

Propos recueillis par Franck PROST