12-10-2022 Entretien

Deux traitements alternatifs prometteurs pour lutter contre l’oïdium dans les serres

ASTREDHOR a dévoilé dans son rapport d'activité 2021 les conclusions de deux études menées sur l'oïdium dans les cultures.

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Avec le raccourcissement des jours ressurgit l'oïdium, cette moisissure farineuse blanche redoutée des pépiniéristes, horticulteurs et jardiniers. Pour lutter contre ce champignon très commun, l'institut des professionnels du végétal ASTREDHOR a mené deux expériences de recherche dont le compte-rendu a été dévoilé dans son rapport d'activité 2021.

 

Lire le rapport d'activité ASTREDHOR

Lutter contre l'oïdium, une nécessité pour le secteur

Cette « maladie du blanc » s'installe dès qu'il fait humide et que les écarts de températures entre le jour et la nuit sont importants. Milieu de printemps et début automne sont les deux périodes les plus à risque : dès que l'oïdium se déclare, il colonise en l'absence d'intervention toute la plante, bloquant la photosynthèse. En conséquence, les plantes subissent une déformation et un dessèchement des feuilles et fleurs, ainsi qu'un éclatement des fruits.

Ce préjudice esthétique doublé d'une diminution du rendement pose problème pour les revenus des professionnels, d'autant plus que le retrait du marché de plusieurs fongicides et la limitation du chauffage dans les serres augmentent les risques. C'est pourquoi ASTREDHOR a mis au banc d'essai des solutions alternatives, permettant des avancées significatives dans le traitement de l'oïdium, tout en réduisant le recours aux produits phytosanitaires.

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Efficacité des produits de biocontrôle sur la pensée, le dahlia et le lilas des Indes

Bien que plus contraignants que les solutions de synthèse de par leur fréquence d'utilisation plus élevée et leur visée préventive, plusieurs produits testés apportent une réponse satisfaisante. Leur particularité est de stimuler les défenses des pensées, dahlias et lilas des Indes pour déclencher une série de réactions. Si l'étude court jusqu'à 2023, Nicolas GUIBERT, Ingénieur expérimentation recherche ASTREDHOR sud-ouest, et ses partenaires ont d'ores et déjà constaté les faits suivants :

  • le produit Armicarb® (hydrogénocarbonate de potassium) donne des résultats très bons, presque équivalents à ceux obtenus par les produits de synthèse ;
  • le produit Rhapsody® (Bacillus subtilis) et le SDP Messager (COS-OGA) recueillent des résultats intermédiaires avec une efficacité moyenne supérieure à 60 % ;
  • d'autres SDP non homologués ont été testés avec un succès d'environ 50 %.

ASTREDHOR considère que certains de ces produits de biocontrôle pourraient être envisagés en tant que solutions alternatives au traitement de l'oïdium, mais qu'il faut d'attendre la fin de l'étude pour définir un cadre de mise en œuvre optimale.

Des rayonnements UV-C pour traiter l’oïdium du rosier

Utilisés principalement comme désinfectant, les UV-C offrent également tout un tas d'avantages pour stimuler les défenses des plantes : dose préréglée, réduction des EPI, pas de consommables…

Cet usage innovant a été examiné de près lors d'une étude mené de 2019 à 2021 par Jérôme COUTANT, Ingénieur d’expérimentation ASTREDHOR Méditerranée, et ses partenaires. Trois variétés de rosiers en serre ont subi un rayonnement UV-C de 800 J/cm² à l'aide d'un prototype. Une expérience dont les conclusions ont été positives :

  • le GIARDINA affiche une baisse de plus de 60 % des symptômes moyens et sévères d’oïdium, et une réduction de 80 % des tiges déclassées ;
  • l’INVITATION obtient une diminution des attaques d'oïdium significative bien que moins flagrante ;
  • le LONDON EYE en retire des bénéfices variables sur les symptômes et intermédiaires sur la qualité sanitaire de la récolte.

Cette alternative permet de réduire sensiblement le recours à des produits phytosanitaires, sans toutefois les éliminer, tout en améliorant la qualité commerciale des rosiers. Il ne reste plus qu'à développer cette technologie pour les besoins du secteur, les rayonnements UV-C n'étant disponibles actuellement que pour la culture de la vigne.

Grâce à ces études, le secteur pourra compléter sa palette de solutions alternatives de lutte contre l'oïdium, tout en réduisant l'utilisation des produits phytosanitaires, désormais interdits dans les espaces publics mais toujours utilisés dans les serres.

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© Crédit photo : Anna / Adobe Stock