Et si le réchauffement climatique modifiait durablement la structure de nos sols ?
Une étude réalisée sur plus de 25 ans démontre cette transformation de la structure des sols... entraînant plusieurs conséquences !
Le réchauffement climatique aurait-il une conséquence sur la structure des sols, et donc sur leur qualité ? C'est une conclusion rendue publique par des chercheurs de l’Université Rutgers, qui ont réalisé une étude scientifique sur un terrain subissant des précipitations accrues depuis plus de 25 ans. Une actualité qui a de quoi inquiéter les agriculteurs… mais quid du secteur du paysage ?
Un terrain d'expérimentation étudié depuis 1991
Pour démontrer les dommages collatéraux provoqués par le réchauffement climatique sur la structure des sols, les chercheurs se sont appuyés sur un terrain expérimental situé dans le Kansas, au coeur des plaines centrales des États-Unis. Pour recréer les conditions du réchauffement climatique, caractérisé par des pluies plus abondantes, un système d'irrigation simule depuis 1991 une augmentation de 35 % des précipitations annuelles.
Des conséquences prouvées sur la structure des sols...
À quoi s'attendre lorsque les précipitations annuelles se seront intensifiées ? Selon les résultats de l'étude, une modification structurelle des pores du sol (mesurant habituellement entre 1 à 1000 μm de diamètre), bloquées par des racines de plus en plus volumineuses, a été observée. On assiste ainsi à une diminution de 21 à 33 % de la capacité d'absorption des sols. Une autre conséquence du réchauffement climatique est qu'il altère également le cycle de retrait-gonflement des sols, amplifiant le tassement de la terre.
Ainsi, on obtient une nouvelle synergie entre deux principes bien connus des entreprises du paysage : le développement du système racinaire et le cycle de retrait-gonflement des sols.
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… Qui impliquent plusieurs impacts sur les entreprises du paysage
Si l'agriculture est le premier secteur touché par ces modifications structurelles du sol, toute activité liée au travail de la terre risque d'être impactée, y compris la filière du paysage. Les sols ne parvenant plus à absorber efficacement les précipitations, le secteur peut s'attendre à une présence accrue de parasites et champignons due à la stagnation de l'eau. Le ruissellement des sols pourrait endommager les végétaux, et les nappes phréatiques ne se rempliraient plus correctement, renforçant le stress hydrique. Enfin, les systèmes d'irrigation actuels seraient à repenser, renforçant la nécessité de mettre en place une gestion durable de l'eau.
Cette étude sur la structure des sols met en lumière de nouvelles conséquences du réchauffement climatique. Elles pourraient même amener les entreprises du paysage à adapter leurs pratiques actuelles. Cependant, le secteur n'est pas démuni et peut encore agir pour minimiser le changement climatique à venir : en jouant la carte de l'urbanisme vert, par exemple !
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