Anne Cabrol, Maître Jardinier 2017, livre les secrets de son jardin lauréat
Au travers de son jardin « Les gens heureux », Anne Cabrol a interprété avec brio la thématique du concours du Carré des Jardiniers 2017 « Les bons soins du Docteur Jardin ». Nous l’avons interviewée pour en savoir plus sur la réflexion qui a précédé la conception de cette œuvre. Vous saurez tout sur la création du Maître Jardinier 2017 !
Au travers de son jardin « Les gens heureux », Anne Cabrol a interprété avec brio la thématique du concours du Carré des Jardiniers 2017 « Les bons soins du Docteur Jardin ». Nous l’avons interviewée pour en savoir plus sur la réflexion qui a précédé la conception de cette œuvre. Vous saurez tout sur la création du Maître Jardinier 2017 !
Retrouvez tous les finalistes du Carré des Jardiniers 2017
Le thème de cette année était : « Les bons soins du Docteur Jardin » – un sacré challenge ! Comment l’avez-vous abordé ?
J’ai d’abord demandé à mes proches ce que leur évoquait l’expression « jardin bien-être ». Ce sondage m’a non seulement évité l’écueil des clichés, mais il m’a également encouragée à construire un jardin qui me ressemble, qui me représente et que j’aimerais avoir. J’ai donc conçu les grands axes qui allaient gouverner mon jardin : cocooning, échange et expression. Avec ses molécules liées qui forment un chemin anguleux, j’ai trouvé l’ocytocine, hormone du plaisir, graphiquement très intéressante. Elle a dicté le cheminement au sol et le choix des volumes hexagonaux et octogonaux du jardin. Chaque espace du jardin est pensé dans les moindres détails. Par exemple, sur l’un des murs, une femme dessinée porte des bijoux hexagonaux et les noms des membres de l’équipe étaient inscrits sur son col. D’ailleurs, la journaliste Nicole Maïon a souligné la première impression de simplicité qui se dégageait du jardin suivie d’une découverte progressive des détails.
Nous avons cherché à créer différents ressentis au sein du jardin. J’ai fabriqué le cocon avec de la liane en m’inspirant du land art (mouvement d’art contemporain utilisant la nature en tant que cadre et matériel) pour travailler le végétal de façon esthétique.
Sous la cabane, un dispositif diffusant une musique d’ambiance relaxante permettait de couvrir les bruits du salon. Le jardin était d’ailleurs couvert de béton, l’isolant et permettant au visiteur de mieux s’évader. Sous la pergola, le mobilier que nous avons construit à partir de matériaux bruts évoque une ambiance chaleureuse. À part les coussins de mousses et les grands murs en béton (fournis et réalisés par notre sponsor Plattard pour le béton et Bryoflor pour la mousse), tout a été construit en équipe, car selon nous, le bien-être passe aussi par le travail manuel et le plaisir de réaliser des objets soi-même. Nous avons aussi réfléchi à l’extérieur du jardin, pour qu’il soit esthétique et accueillant et créer une continuité avec l’intérieur du jardin. Nous avons disposé des tabourets et un gazon pour que les visiteurs puissent se reposer et avons embelli le mur avec un dessin d’arbre.
Le jardin thérapeuthique : comment en exploiter les vertus ?
De quelle aide avez-vous bénéficié pour mettre votre jardin en place ?
Mon équipe du Carré des Jardiniers a été soutenue par d’autres agences de mon entreprise TARVEL. D’un projet personnel, ce jardin est devenu un projet d’entreprise dans lequel nos collègues se sont impliqués avec enthousiasme, par exemple en nous procurant des matières premières (comme des troncs d’arbre). Leur soutien moral nous a donné des ailes : c’est génial de constater que l’on peut faire fleurir des projets atypiques au sein même de son entreprise. Il a aussi fallu faire beaucoup d’entretiens avec nos partenaires pour leur expliquer notre concept et leur demander comment ils pouvaient enrichir le projet. Il s’agit vraiment d’un travail d’équipe, aussi bien en interne qu’en externe.
Quelle est la réaction des gens lorsqu’ils visitent votre jardin ?
Je voulais proposer un espace très ouvert, qui n’impose pas un seul parcours aux visiteurs, car le bien-être est aussi synonyme de liberté. Nous avons constaté que beaucoup de gens passaient du temps dans la cabane, ou bien voulaient se reposer dans le nid de lianes. Les bombes de peinture ont été vidées très rapidement sur le mur d’expression destiné au graff. Les visiteurs venaient aussi manger sous la pergola le midi. Je me suis rendue compte que les gens ont ressenti le jardin comme je le ressentais moi-même.
Que vous a apporté cette expérience au sein de TARVEL ?
Quand on est sur un chantier, on a des notions de temps de travail, de rentabilité et de contraintes spécifiques. Ici, bien qu’il y avait une dimension budgétaire à garder en tête, ça a été avant tout une expérience humaine unique. Toute l’équipe s’est rapprochée et a gagné en solidarité, tout en gardant un rôle bien défini en fonction des forces de chacun. Quand on travaille sur un projet comme celui-là, c’est à la fois un don de soi et de l’enrichissement personnel. Au sein de l’entreprise, ce projet a permis de resserrer les liens entre les services, au travers du soutien qui nous était témoigné. Cela prouve que même les projets plus personnalisés peuvent avoir du succès. C’est aussi un message fort envoyé à nos clients : on montre que l’on sait réfléchir autrement, que l’on peut innover – c’est très important de pouvoir le montrer de cette manière !
Que signifie pour vous d’avoir remporté le concours ?
Je tiens, premièrement, à remercier mon équipe, toutes les personnes de TARVEL qui nous ont soutenus, et mes sponsors sans qui rien de tout cela n’aurait été possible. L’intérêt, au-delà de notre fierté, c’est de montrer qu’il y a de la diversité dans le paysage et de promouvoir le respect de l’environnement dans le jardinage allié aux nouvelles technologies. Le bien-être, c’est aussi le plaisir de travailler la terre, comme le montre la demande croissante de nos clients pour concevoir des jardins participatifs. C’est pourquoi le jardin et sa conception doivent évoluer : les entreprises peuvent proposer des espaces de coworking en extérieur, installer des prises USB pour travailler dehors, etc. Il faut réussir à adapter l’environnement de travail en combinant nature et technologie, c’est tout à fait possible.
Trois spécialistes évoquent les enjeux du Carré des Jardiniers
Merci Anne Cabrol pour ce témoignage ! Toutes nos félicitations pour ce titre de Maître Jardinier et encore bravo à chaque finaliste.
Crédit photo : Paysalia / Elisabeth Rull et Kasia Strek