Ces 4 jardins du cinéma qui ont marqué durablement les esprits
Qu'ils soient modernes, féériques, farfelus ou traditionnels, ils inspirent aussi bien les paysagistes que leurs clients !
Bien plus que de simples décors, le jardin est une pièce centrale dans bien des films et donne une âme toute particulière à l'intrigue. Qu'il soit moderne, féérique, farfelu ou traditionnel, il marque les esprits et inspire aussi bien les paysagistes que leurs clients. Pour le plaisir des yeux, retrouvez une sélection de nos quatre jardins de cinéma préférés !
© Crédit photo : Shaiith / Adobe Stock
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Jacques Tati et l'absurde jardin de Mon Oncle (1958)
Reconstitution du célèbre jardin du film Mon Oncle au Centquatre
© Jean-Christophe BENOIST, CC BY 3.0 via Wikimedia Commons
Difficile de faire plus coloré et géométrique que le jardin de la Villa Arpel ! Dans ce lieu de vie aux allures ultramodernes, l'absurdité est reine. Les spectateurs se souviennent avec amusement de ce chemin en zigzag improbable, ces dalles impraticables et cette fontaine défectueuse qui arrose les invités par intermittence. Tout l'art de ce jardin découle d'une volonté affirmée de Jacques Tati de caricaturer l'architecture moderne des années 50. À l'aide du décorateur Jacques Lagrange, il conçoit pour son premier film en couleurs ce jardin détonnant où nénuphars en plastique côtoient gravillons colorés et machines robotisées qui n'en font qu'à leur tête. Du grand Art au service des nombreux gags qui ponctuent Mon Oncle !
Tim Burton et l'art topiaire de Edward aux mains d'argent (1990)
Peg Boggs pénètre dans l'enceinte du château d'Edward
Les amateurs d'art topiaire se rappellent très probablement des magnifiques buis excentriques qui parsèment le jardin du film Edward aux mains d'argent. Car si le héros porte ce surnom, c'est parce qu'il a des cisailles à la place de ses mains : pratique ! Un handicap qu'il transforme en atout en réalisant de multiples créatures topiaires fantaisistes, allant du dragon au dinosaure. Ce jardin gai, coloré et original tranche totalement avec le château dont il fait partie, qui effraye même la population alentour. Ce jardin secret farfelu et ô combien personnel s'avère être en réalité une véritable bouffée d'air pur dans le microcosme d'une banlieue insipide et faussement parfaite où l'« American Way of Life » bat son plein. Morale de l'histoire : ne jamais se fier aux apparences !
Découvrez les 6 plus belles créations d'art topiaire
Dans Le Jardin Secret de Agnieszka Holland (1993)
Mary, son cousin Colin et le jeune jardinier Dickon explorent le jardin secret
Dans ce film tiré du roman éponyme, le jardin tient une place tellement centrale qu'il peut presque être considéré comme le personnage principal. Lorsque Mary, jeune orpheline, brave les interdits pour pénétrer dans le jardin du lugubre château de son oncle, elle y découvre un espace hostile, totalement abandonné, envahi de mauvaises herbes. Toute l'intrigue du film tourne autour de la transformation du jardin pour en faire un lieu vivant et féérique, une métamorphose qui accompagne en miroir la guérison des protagonistes au contact de cet endroit insolite. Ce jardin de cinéma est, finalement, l'essence même du jardin thérapeutique ! Un film qui s'achève sur une phrase emblématique qui parlera particulièrement aux professionnels du paysage : « Si vous regardez de la bonne manière, vous pouvez voir que le monde entier est un jardin. »
Quentin Tarantino et le jardin japonais de Kill Bill : volume 1 (2003)
Beatrix Kiddo et O-Ren Ishii dans la scène finale de Kill Bill : Volume 1
C'est un duel au katana que personne n'est prêt d'oublier dans l'histoire du cinéma. Dans ce film dont la thématique principale est la quête de vengeance de Beatrix Kiddo envers ses agresseurs, le jardin zen apparaît alors que la tension est à son comble. Dans ce décor épuré se joue le point d'orgue du film, les deux protagonistes évoluant lentement dans un combat à mort au beau milieu d'un splendide jardin japonais enneigé, ponctué du bruit caractéristique d'une fontaine shishi-odoshi. Même les treillis sont utilisés dans cette chorégraphie mémorable !
Quand le jardin fait son cinéma, le résultat dépasse les rêves les plus fous de tout professionnel du paysage ! Au fait, avez-vous vu La Fine Fleur, le premier film à promouvoir la filière horticole ?