La bioluminescence : futur de l'éclairage urbain ?
Le saviez-vous ? L'éclairage urbain représente chaque année 9,3 €/habitant, pour un total de 5,6 tonnes d'émissions de CO² rien que pour la France (1). Une problématique à la fois pour l'environnement et pour le budget des collectivités, à laquelle pourrait répondre la bioluminescence, une aptitude biologique remarquable maintes fois étudiée mais peu copiée.
Le saviez-vous ? L'éclairage urbain représente chaque année 9,3 €/habitant, pour un total de 5,6 tonnes d'émissions de CO² rien que pour la France (1). Une problématique à la fois pour l'environnement et pour le budget des collectivités, à laquelle pourrait répondre la bioluminescence, une aptitude biologique remarquable maintes fois étudiée mais peu copiée.
Éclairage public et ville verte : de nouveaux enjeux pour les collectivités
La bioluminescence en quelques mots
La bioluminescence est une source de lumière provenant d'une réaction biochimique sur un organisme vivant. Si l'on connaît notamment les « vers » luisants et les lucioles, elle est aussi observée chez 90 % des espèces peuplant les profondeurs abyssales, sur certains organismes vivant dans des grottes et dans une multitude de bactéries (2). Contrairement à la phosphorescence, la lumière produite n'est pas assujettie à un emmagasinement de lumière restituée une fois la nuit tombée.
Le pari de la bioluminescence dans l'éclairage public
Si cette solution d'éclairage biologique n'en est qu'à ses balbutiements, elle s'avère particulièrement prometteuse pour les collectivités et futurs projets d'éco-urbanisme car elle revêt de nombreux atouts :
- Il s'agit d'une ressource inépuisable. Les bactéries utilisées sont cultivables à l'infini ! S'il faut bien entendu les changer régulièrement, la biomasse ainsi obtenue peut être recyclée en énergie renouvelable.
- Elle dispense une lumière non-agressive. Appelée aussi lumière « froide », la bioluminescence peut lutter contre la pollution visuelle qui concerne 80 % de la population.
- Elle permet de réduire les dépenses. L'utilisation de ces bactéries, qui ne consomment que du sucre, permettrait de diminuer les coûts liés à l'énergie et de s'affranchir de réseaux électriques coûteux à produire, à entretenir et à recycler. Un argument de taille pour l'éclairage urbain français qui s'élève à 2 milliards d'euros par an (1).
- Elle diminue l'impact écologique de l'homme. Conséquence directe des trois atouts ci-dessus, l'usage de la bioluminescence permettrait d'utiliser moins de ressources, de rejeter moins de C0² dans l'atmosphère, et de préserver les écosystèmes animaux et végétaux fragilisés par l'éclairage public classique.
La bioluminescence serait donc une réponse appropriée à la volonté de développement durable des villes, mais ne pourrait occulter totalement l'éclairage urbain classique. En cause : sa capacité d'éclairage, qui reste limitée.
Il est par contre possible d'envisager l'usage de la bioluminescence sur les vitrines et enseignes lumineuses de magasins qui ont une obligation d'extinction des feux, en nocturne, depuis 2013. Les enseignes publicitaires, la signalétique, le mobilier urbain et autres projets d'éco-urbanisme sont également concernés. Enfin, la bioluminescence, dont la lumière bleue apporte une jolie touche poétique, pourrait être mise à contribution par les paysagistes pour illuminer les espaces verts et faire découvrir au public un jardin sous un angle totalement différent une fois la nuit tombée...
Quelques projets notables sur la bioluminescence
Glowee reste, depuis quelques années, la référence en la matière. Cette startup française propose déjà de l'illumination éphémère dans l'événementiel et collabore avec des paysagistes et architectes pour de plus grands projets d'éco-urbanisme, dont les premiers devraient voir le jour fin 2018. D'autres projets, avortés mais néanmoins notables, ont vu le jour, parmi lesquels Glowing Plant, cette initiative visant à modifier génétiquement des végétaux pour s'éclairer la nuit venue.
6 startups à suivre pour construire la ville verte de demain
Avec un âge moyen de leur parc d'éclairage urbain compris entre 20 et 30 ans, les collectivités font face à un enjeu de taille. La bioluminescence, avec l'éclairage LED, est une des solutions d'éclairages biologiques qui pourrait changer la donne. À quand les premières constructions végétalisées et fontaines bioluminescentes ?
(1) AFE Éclairage : L'éclairage en chiffres
(2) Palais Découverte : La bioluminescence, une lumineuse invention de la nature (pdf)
Crédit photo : © 歌うカメラマン / stock.adobe.com
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